Les régionales en ALSACE

Posté par atlaspol le 18 juillet 2014

En Alsace, l’enjeu des élections régionales ne se situe traditionnellement pas entre la gauche et la droite, mais entre les différentes sensibilités de droite et d’extrême-droite.

En 1986, la droite UDF et RPR détenait 27 sièges sur 47. Dans cette région très sure, elle devait présenter des listes séparées, les centristes arrivant en tête dans le Bas-Rhin, mais en seconde position, derrière les socialistes, dans le Haut-Rhin. Le FN obtient sept sièges et les Verts, implantés très tôt dans la région, deux.

Les élections de 1992 se caractérisent par une forte poussée (une dizaine de points dans chaque département) d’extrême-droite, qui ne se traduit cependant que par un gain de quatre mandats, dont deux vont au mouvement Alsace d’Abord, formé d’anciens du FN sur une ligne régionaliste. Les écologistes, bien qu’eux aussi divisés entre Verts et GE, gagnent pour leur part sept sièges, devançant une gauche en pleine capilotade (moins cinq sièges). La majorité, menée par le sénateur UDF Marcel Rudloff, n’en profite cependant pas. Rassemblant moins de 40 % des voix, là où elle frôlait la majorité absolue en 1986, elle n’obtient plus que 20 sièges. Marcel Rudloff est réélu au troisième tour, à la majorité relative, avec les voix d’Alsace d’Abord.

Les dissensions entre centristes et gaullistes vont atteindre leur point culminant en 1996, après le décès de Marcel Rudloff. C’est Adrien Zeller, député-maire de Saverne, qui est élu à sa succession, alors que la présidence devait revenir au sénateur RPR Hubert Haenel. Malgré les accords nationaux, il présente en 1998 sa propre liste dans le Haut-Rhin, mais n’arrive que troisième, derrière le FN et l’UDF. L’extrême-droite empoche quatre sièges supplémentaires, mais la gauche n’en profite pas, obtenant entre 15 et 18 % et neuf sièges. Près de 70 000 électeurs ont préféré contester la majorité en votant pour les listes féministes ou régionalistes. Les Verts sauvent un de leurs trois sièges en s’alliant avec la gauche. En revanche, Antoine Waechter, chef de file du mouvement en 1992, échoue à percer avec son nouveau parti, le MEI, qui n’obtient qu’un siège.

Le passage d’Adrien Zeller à l’UMP va pacifier l’ambiance au sein de la majorité. Contrairement à la plupart des autres régions, l’UDF fait liste commune avec l’UMP lors des régionales de 2004. Ce qui va permettre à Adrien Zeller d’arriver en tête avec un gros tiers des voix. La liste de gauche plurielle du maire PS d’Illkirch Jacques Bigot arrive seconde, talonnée d’un peu plus de 10 000 voix par le FN, deux points en retrait par rapport à 1998. Malgré d’excellents reports des autres listes de gauche et du MEI sur le PS, et de l’appel de la liste des buralistes de Patrick Merck à voter Bigot au second tour, Adrien Zeller sort vainqueur de la triangulaire, ce qui permet à la droite de retrouver son niveau de 1986. La grande perdante est l’extrême-droite, qui perd la moitié de ses sièges, tous occupés par le FN.

Malgré une remontée au niveau national, ce dernier perd encore un siège lors des régionales de 2010. La faute en partie à Alsace d’Abord, dont les électeurs semblent s’être en partie ralliés à l’UMP au second tour. La droite fait une bonne opération dans une région où, pour la première fois depuis l’élection des conseillers au suffrage universel, elle semblait menacée, un an après le décès d’Adrien Zeller. En effet, au premier tour, le total des voix de gauche et des écologistes talonne celui de l’UMP. Mais la fusion entre les listes de Jacques Bigot et du Vert Jacques Fernique, ne suffit pas à distancer le candidat de la majorité, le sénateur Philippe Richert, qui l’emporte assez largement (46,16 % contre 39,27 à la gauche et 14,57 au FN) grâce aux zones rurales, la gauche dépassant les 54 % à Strasbourg.

Les deux conseils généraux sont eux aussi solidement ancrés à droite, en particulier celui du Bas-Rhin, où la transition entre UDF et UMP s’est effectuée tout naturellement. Davantage ouvrier, plus sensible au « gaullisme des frontières » souvent rencontré dans les régions du Nord-Est, le Haut-Rhin a été dirigé par des élus sans étiquette entre 1998 et 2004.

Fond de carte Géoatlas, reproduction interdite

Fond de carte Géoatlas, reproduction interdite

CHRONOLOGIE DES PRÉSIDENTS DU CONSEIL RÉGIONAL

1974 André BORD (UDR)

1976 Pierre SCHIELE (UDR)

1980 Marcel RUDLOFF (UDF)

1996 Adrien ZELLER (UDF)

2009 André REICHARDT (UMP)

2010 Philippe RICHERT (UMP)

AL

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